Saas et B2B: rien ne sert d’innover sans compatibilité

Je viens récemment de faire les frais d’une évidence accablante: faire du Saas pour des clients B2B et des grosses boites du CAC, c’est bien plus contraignant et complexe d’un point de vue techno et interopérabilité que de dealer avec des utilisateurs lambda dans leur canap’ derrière leur Freebox ou Livebox..

Imaginez vos utilisateurs, bloqués sur Internet Explorer 7 ou Firefox 3, sans aucun pouvoir de changement (pas les droits d’admin, c’est ballot..) sous 5 couches de pare-feux d’entreprises plus méchants et débiles qu’utiles (je connais un admin sys qui veut pas d’ennuis, et qui par précaution, bloque tout..).
Dès lors, deux possibilités s’offrent à vous:

  • Vous vous battez contre le système et vous optez pour certaines technos et dealez des contrats annuels (licences) suffisamment importants pour justifier l’intervention de l’admin sys de vos clients pour mettre à jour les navigateurs des employés et faire le nécessaire d’un point de vue réseau / pare-feux pour assurer le bon fonctionnement de votre solution
  • Vous faites profil bas et gardez en tête toutes ces contraintes dans vos choix technos et plannings de développements, et prévoyez fallbacks et dégradations gracieuses pour faire marcher de façon transparente votre solution sur la pire des configuration que vous souhaitez supporter (globalement ie7 car vous n’êtes pas suicidaire au point de supporter ie6, sur le port 80 seulement et le protocole http uniquement..)

Votre philosophie d’entreprise sur ce point est très importante, car détermine la façon dont vous vendez/pricez votre solution, la façon dont vous l’implémentez chez vos clients et les technos/protocoles que vous utilisez.. Et si vous choisissez la deuxième solution, qui me semble la plus appropriée pour conquérir le monde et vous implanter plus facilement chez vos clients, attention à bien placer curseur sur la balance “compatibilité” et “qualité d’utilisation / performances”.

Et vous, pro du B2B, avez-vous déjà rencontré ce genre de problème? Avez-vous déjà effectué un ou plusieurs compromis/concessions pour fonctionner chez vos clients les plus récalcitrants? 

3 thoughts on “Saas et B2B: rien ne sert d’innover sans compatibilité

  1. Tout à fait d’accord, l’environnement BtoB est en ce sens beaucoup plus contraignant que le BtoC. Les application tiers, comme Ballon, par opposition aux applications métier pour lesquelles des MAJ du parc peuvent être exigées, doivent s’adapter. Sur cette même problématique, on peut également parler des comptes trop frileux pour aller en version Saas et qui exigent une solution hébergée sur leur infrastructure. Les modèles “on premise” compliquent encore plus la donne car il s’agit de rendre le produit également compatible avec les serveurs, OS et plus globalement l’IT du client.
    Pour l’éditeur, a fortiori une start-up aux moyens limités, il faut faire des choix et évaluer le bénéfice (gain en temps de développement) versus les pertes éventuelles (ventes non conclues pour cause de non compatibilité / compliance avec la policy du client). Cette logique sera valable jusqu’à ce que le gap technologique entre le monde de l’entreprise en celui du particulier soit comblé, c’est à dire pas tout se suite !

    • > Les modèles “on premise” compliquent encore plus la donne car il s’agit de rendre le produit également compatible avec les serveurs, OS et plus globalement l’IT du client.

      J’aimerais bien (plus par curiosité personnelle) des retours de gens qui ont fait ça (vendre une version “on premise” de soft SaaS). Entre autres, en général le soft est écrit dans un langage dynamique, comment protégez-vous le code source ? Je sais que GitHub par exemple se débrouille (débrouillait ?) pour le compiler en utilisant JRuby (https://speakerdeck.com/u/atmos/p/breaking-into-the-enterprise)…

      Idem si quelqu’un utilise le modèle intermédiaire qui consiste à vendre soit des “appliances” (ie. des machines physiques avec le soft pré-chargé) soit des “appliances virtuelles” dans le store d’Amazon AWS.

      • Dans ma situation, le logiciel est Open Source, donc pour ce qui est du code standard la question ne se pose pas. Et comme la valeur est dans cette partie du logiciel, on ne met pas de protection particulière sur le code spécifique, voir même il est contribué.

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