- L’argent ne fait pas tout. C’est sûr que de prime abord, les SSII ont une proposition de valeur assez alléchante : un bon salaire. Alors OK, en sortant des études, c’est sympa d’avoir un chouette niveau de vie, de pouvoir se refaire une garde-robe (ah, ah), et se payer des bières sans compter à la dépense. Pour ceux pour qui l’argent est le seul et unique critère, la SSII semble le bon endroit pour s’épanouir. Pour les autres, vous pouvez continuer la lecture et surtout, demandez-vous si, en-dehors de l’aspect salarial, le compte y est dans votre situation actuelle.
- Les entrepreneurs ont changé (si, si !). Si pendant longtemps les méchants vilains business-boys & girls n’étaient pas très bons dans leur relation avec les développeurs, et les prenaient pour de simples exécutants, ils sont maintenant bien plus conscients de leurs apports, de leur importance dans la vie de la startup, et leur laissent une vraie et belle place, en tant qu’associés ou salariés.
- Franchement, vous vous rendez compte, quand même, que vous êtes exploités ? Si vous pensez que votre beau salaire en SSII est une juste compensation de votre talent et de votre travail, jugez seulement la différence entre votre salaire (disons, 2500, 3000 euros nets mensuels ?) et le prix que vous êtes réellement facturés (comptez aux environs de 500 à 600 euros par jour). Au tarif horaire, vous n’êtes sûrement pas si gagnants que cela…
- Des organisations inefficaces au possible. Si vous êtes un vrai développeur, vous aimez créer du beau code, qui fonctionne bien, qui est élégant, et vous aspirez à tester de nouvelles choses. Le problème, c’est que la SSII est un être un peu bizarre, qui parvient à mettre en retard la plupart des projets qui lui sont confiés (allez, honnêtement, combien de jours de retard avez-vous fait passer à vos clients en cumulé, depuis votre début de carrière en SSII ?), et qui tranche continuellement en défaveur de la belle ouvrage, pour des raisons de productivité ?
- Regardez derrière vous : de quoi êtes-vous fier ? De mon point de vue, les développeurs sont comme des artistes, ou a minima des artisans. Ils affectionnent de créer des choses qui marchent, et qui sont belles. Et si ce serait caricatural de dire qu’en SSII aucun logiciel ne mérite de s’en souvenir et d’en être fier, il suffit de regarder ce qui est construit dans une startup et la place qu’y tient le *produit* pour se dire qu’il n’y a pas photo. La plupart du temps, la SSII fait tout pour reproduire des bouts de codes, jouer “classique”, ne pas trop sortir de sa zone de compétence, et ne rétribue pas toujours l’innovation, la recherche, les plans “b”.
- L’âme d’un homme politique ? Si vous voulez vous concentrer sur votre job, taper de la ligne de code, rester les mains dans la technique, être efficace et avoir du temps pour réfléchir à la techno et vous former aux nouvelles, la startup est certainement faite pour vous. En SSII, vous aurez sûrement l’occasion de faire cela aussi. Mais après seulement avoir compté et inputé vos temps de travail, fait le reporting au client, puis au chef de projet, et fait tout un tas de circonvolutions politiques…
- Ambiance, ambiance. Clairement, la vie dans une startup n’est pas la même qu’en SSII. Plus dense en émotions, plus forte en aventure humaine, sûrement moins confortable et rémunératrice aussi, l’expérience en startup est sûrement plus marquante dans une carrière. Et l’ambiance y est… particulière. En tout cas, peu sont ceux qui y goûtent qui veulent ensuite retourner à un environnement plus aseptisé et qui ressemble vraiment à un travail. Mais chacun est libre de son choix !
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Merci Guilhem. Je ne peux qu’appuyer ces points. J’insisterai sur le facteur expérience qui est systématiquement sur-vendu par les SSII/WebAgency: certes, vous allez en manger du code, dans votre langage/framework de prédilection, et encore, si vous vous en sortez bien lors du recrutement, (combien de SSII font miroiter des formations, de l’XP, un langage, un framework, pour au final faire faire du débug, de la régie, de la maintenance, ou encore construire des chateaux de cartes biens sous tout rapport Front mais prêts à voler en éclats au moindre ajout d’étage..) mais pour construire quoi, a quel prix??
Je ne renierais pas le fait que cela puisse constituer une école de la vie pour tout développeur ayant besoin de faire ses preuves, de prendre en assurance ou tout simplement qui ne veut pas sortir de sa zone de confort (après tout, chacun ses aspirations), mais j’ai toujours les dents qui grincent quand je vois quelqu’un de doué, de créatif, ayant soif de construire du beau, du solide, efficacement et avec les tous derniers outils/méthodes, s’enfermer dans l’infernale machine de la SSII pour les mauvaises raisons que Guilhem énumère plus haut.
Après, le tableau n’est pas tout noir, certaines SSII/WebAgency dérogent à cette règle (j’ai quelques noms en tête que je ne citerai pas ici pour faire de la pub car c’est tout l’inverse du but de ce post), et participent à la communauté open-source, restent agiles et startup dans l’âme et d’ailleurs travaillent bien souvent au service de startups.. Du coup, autant directement nous rejoindre non? ;)
N’hésitez pas à laisser vos impressions / commentaires à ce sujet. Guilhem se fera une joie d’y répondre. Vous pouvez aussi aller consulter ses derniers articles sur son blog!
Bien dit,
SSII = arnaqueur légale!!!
Bonjour,
Ce point de vue est intéressant mais erroné…
Il est facile de casser un concept quand il ne convient pas en l’occurrence ici la SSII.
Il est tout aussi simple de faire la même chose avec les starts-ups ! Le nombre de fois où vous verrez des projets codés sans conception, sans structure pour sortir un produit au plus vite, c’est monnaie courante. Je ne vous raconte pas la maintenance derrière sur ce type de développement…
Combien de sociétés ont réussi à croitre de manière fulgurante et traine encore leurs vieilles valises de codes pourris ? un paquet… super pour le développeur (des heures à plus en finir, un salaire plus que bof et un épanouissement technique plus bas que terre…)
Voilà la réalité d’une startup…
Il faut arrêter ce n’est pas partout pareil, il y a des sociétés StartUp ou SSII qui font le job correctement après tout dépend de qui détient les ficelles dans la structure (une personne plutôt à la fibre technique ou marketing etc…
Bonjour,
merci Jason pour ta clairevoyance !
Pour avoir bossé avec différentes casquettes, passant du gérant, au consultant puis directeur dans différentes structures… Je peux vous garantir que tout dépend ou vous tombez, c’est un peu comme l’histoire du bon et du mauvais chasseur.
Une chose est sur, ce qui est beurk, ce ne sont pas les SSII, mais plutot le modèle professionnel Français qui est à revoir autant pour les SSII que pour les StartUps (avis personnel à bon entendeur)…
Bien à vous.
Bonjour,
Je suis tout à fait d’accord, à part les grosses SSII qui vous compte comme un numero dans leurs portefeuilles, y’a une très grosse partie qui gére bien les employé et qui se comporte comme une “startup”.
Après, tout est question de client (je suis à mon 13eme clients), y’en a ou la vie est plutôt sympa, avec des technos à la pointe et des chefs leaders et non pas calculateurs.
Côté rémunération, y’a rien à comparer, même si le salaire n’est pas le numéro 1 dans la liste, ça reste un moyen d’épanouissement..
Côté techno, sérieusement une startup ne va pas me donner toute la diversité technologique que j’ai eu chez mes clients avec les différents problème que ce soit technique ou managériales, ce qui augmentera votre experience.
Bien à vous
Actuellement, il est difficile de trouver des startups , je ne vois que des requins ESN (ex-SSII )
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Le problème c’est que la majorité des annonces sont émises par les ESN. J’ai eu plusieurs périodes de recherche ces dernières années, et 95% des annonces viennent des ESNs. Les startups proposent beaucoup moins de postes. Le plus important c’est le client final, vu que le peu de contact avec l’ESN.